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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/29

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lydie.

L’amour timide, ainsi que la beauté modeste, voudroit toujours s’entourer de voiles ; mais cette pudeur n’attire que les âmes tendres comme elle ; et Alphonse, intéressant dans son trouble aux yeux d’un père et d’une femme sensée, pouvoit fort bien, aux yeux de mademoiselle Lydie, paroître un peu ridicule à côté de son brillant rival, M. Adhémar de Mulsan ; de M. Adhémar, si beau, si noble, et tellement épris de son propre mérite, qu’à moins d’une opposition absolue dans les goûts et la façon de voir, on ne pouvoit se défendre de penser de lui presque autant de bien qu’il en disoit. Adhémar, au surplus, perdoit son argent de bonne grâce ; dansoit, chantoit, se battoit de même ; ne renioit pas une dette, bien qu’il en fît de toutes parts, et ne s’inquiétoit au monde que du soin de l’emporter sur quiconque auroit osé soutenir sa concur-