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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/28

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lydie.

elle savoit plaire, et le savoit bien. Sa mère, dont la mort l’avoit séparée depuis trois ans, sa charmante mère, créole d’origine, et paresseuse comme toutes les créoles, avoit dirigé sa fille comme son aïeule avoit dirigé sa mère, comme elle avoit été dirigée elle-même ; et cette succession d’erreurs maternelles avoit fait de Lydie la plus frivole, la plus ignorante et la plus dangereuse fille dont l’ascendant pût entraîner le cœur d’un homme sensible et sans expérience. Alphonse l’éprouva le premier. Alphonse, après avoir valsé avec Lydie ; après l’avoir contemplée à la harpe, au piano ; après avoir recueilli chaque son de sa voix si douce et si flexible, Alphonse crut son sort décidé, et ressentit, ce dont il s’étonna, un embarras extrême en se retrouvant seul avec son père. Celui-ci l’observoit ; Alphonse s’en aperçut, et n’en devint que plus réservé.