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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/298

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lydie.

mencé comme Lydie !… comme elle, une enfance désœuvrée avoit retardé l’essor de son discernement ; comme elle, de premières légèretés et un caractère absolu avoient annoncé son goût pour le plaisir et la domination ; mais moins heureuse qu’elle, l’objet de son premier amour, homme audacieux, homme profondément corrompu, avoit flétri son âme, y avoit détruit pour jamais les notions du devoir et de l’obéissance : principes de bonheur que la nature enseigne à toutes les femmes, et que toute femme regrette aussitôt que l’abus de son indépendance l’avertit du danger de ce triste avantage.

Valmont, livré aux sombres réflexions que lui suggéroit le parallèle désolant de ces deux femmes, dont l’une arrêtée sur la pente rapide, l’autre abîmée dans le gouffre,