Aller au contenu

Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/366

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
347
lydie.

étoient, en cette dernière conjoncture, les combats secrets de Valmont. Tout à coup il prit la parole : — « Aimez-vous le marquis ? demanda-t-il franchement à Lydie. » — « Je n’ai jamais aimé que vous, lui répondit-elle aussitôt. » — Un trouble inexprimable s’empara de Valmont. Se flattant de le surmonter, il ajouta plus timidement : — « Mais… si vous ne m’aviez point aimé, auriez-vous donc épousé avec joie un homme âgé de vingt ans plus que vous ? » — « Oui, sans doute, reprit Lydie ; la différence d’âge n’est rien, comparée aux grâces du cœur, et le caractère du marquis promet du moins des jours paisibles à la compagne de ses dernières années. » — Ici, il y eut interruption ; Valmont reprit enfin avec une sorte d’amertume : — « Des jours paisibles !… dans une famille divisée par la morgue de la naissance et l’insolence des nouvelles fortunes avec des