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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/67

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lydie.

même à ce qu’on la trompât : malheur inévitable de toutes celles qui, dans l’âge où l’on ne peut se guider par ses propres lumières ; s’obstinent à ne prendre conseil que de l’instinct qui les égare !

Adhémar avoit compté sur la migraine de Lydie. Instruit par son valet, et presque attendri du tourment qu’avoit causé son absence, il crut devoir l’adoucir par une lettre passionnée. Il s’enferma de son côté pour la composer à son aise. Trois grandes heures se passèrent à brouillonner ce chef-d’œuvre, à le corriger, à le mettre au net ; et, quand il sortit de ses mains, il pouvoit, sans danger, passer dans celles de l’imprimeur : un romancier du second ordre ne l’auroit pas désavoué. Mademoiselle Berthe, triomphante, se chargea du message. À l’air dont elle entra dans la chambre, et surtout à l’odeur