La mort écrase au sol les corolles des fleurs,
Livre aux corbeaux hideux les fauvettes légères ;
Éteint les yeux, raidit les bras des jeunes mères
Devant les orphelins, qui sanglotent d’horreur !
Elle étreint notre cœur de ses serres cruelles,
Pose un masque hideux sur les traits les plus beaux,
Elle emplit de silence et d’ombre, le cerveau,
Frôle et plaintif écho des rumeurs éternelles…
Quand l’heure de la mort aura sonné pour nous,
Tes chants soutiendront-ils nos forces défaillantes,
Ami ? car son approche est pleine d’épouvante,
Fait haleter ma gorge et trembler mes genoux !
Les hivers glacent les fontaines,
Dispersant à travers les plaines
Les feuilles pâles des vieux chênes,
Plus de mésanges dans les bois.
Avril sourit, les sources libres
Jaillissent, et le grand ciel vibre
De mille chansons à la fois.