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son travail des Vassaux ou Païsans libres, il les entretiendra probablement un peu mieux qu’il ne feroit des Esclaves, & ce, suivant la coutume du lieu ; mais encore dans cette supposition, le travail du Laboureur libre doit correspondre en valeur au double du produit de terre qu’il faut pour son entretien ; mais il seroit toujours plus avantageux au Propriétaire d’entretenir des Esclaves, que des Païsans libres, attendu que lorsqu’il en aura élevé un trop grand nombre pour son travail, il pourra vendre les Surnumeraires comme ses bestiaux, & qu’il en pourra tirer un prix proportionné à la dépense qu’il aura faite pour les élever jusqu’à l’âge de virilité ou de travail ; hors des cas de la vieillesse & de l’infirmité.

On peut de même estimer le travail des Artisans esclaves au double du produit de terre qu’ils con-