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Il se penche sur le corps inanimé du prêtre et constate, avec épouvante, que celui-ci ne donne aucun signe de vie, bien qu’il ne paraisse pas avoir été blessé.

Le prêtre est-il mort ou simplement évanoui ?

Jean-Charles tente de le ranimer en lui mouillant les tempes, mais ses soins et ses efforts sont inutiles. Alors, sans songer à son épuisement et à ses blessures, d’où le sang s’échappe abondamment, il prend l’abbé Faguy dans ses bras et se dirige vers le village.

La distance à franchir n’est que de vingt-cinq arpents, mais le chemin est très étroit et rocailleux, et notre héros marche avec beaucoup de lenteur pour ne pas perdre l’équilibre et tomber avec son précieux fardeau.

Il arrive au presbytère à midi et demi.

En l’apercevant, tout couvert de sang, et portant le curé dans ses bras, la vieille ménagère pousse des cris de paon !

— Allons, calmez-vous, mademoiselle, et envoyez chercher immédiatement le Dr Chapais.

Il entre en titubant, comme un homme ivre, et dépose son vénérable ami sur un canapé.

Cinq minutes plus tard, le serviteur du curé arrivait avec le Dr Chapais.

Ayant fait un examen rapide, le médecin constata qu’il n’y avait rien de grave. Un simple évanouissement, dit-il.