Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/11

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À toutes les questions qui lui furent posées, il répondit par les mêmes gestes ; ce qui fit croire à ses interlocuteurs qu’ils étaient en présence d’un muet.

Cette infirmité apparente lui gagna d’emblée la sympathie des nouveaux venus, qui le considéraient maintenant avec le plus grand respect.

Sa figure exprimait la douceur et la franchise, et ses manières polies annonçaient une bonne éducation.

Il n’en fallut pas davantage pour rassurer et charmer nos curieux.

D’un geste affable, l’étranger indiqua la porte. C’était une invitation à entrer. Les visiteurs se rendirent à cette muette prière et franchirent le seuil.

En entrant dans la forge, ils furent frappés de la propreté qui y régnait.

Il était évident que le vieillard résidait là depuis plusieurs jours, car le plancher avait été réparé, et l’on y voyait quelques meubles grossiers, mais solides, rangés dans un ordre parfait.

Au centre, une table ; dans l’angle gauche de l’unique pièce, un lit fait avec des branches de sapin ; en face de la porte, le long du pan, un banc et deux chaises ; au-dessus, accrochés à de longues fiches, un fusil, une gibecière, une perche de ligne enfermée dans un étui, un