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— Allons ! chasse cette sombre pensée. M. le curé l’a probablement retenu chez-lui pour dîner.

Mme  Lormier branla la tête en signe de doute, et dit : « Va toujours t’en assurer. »

Le père Lormier partit aussitôt pour aller au presbytère. C’est le serviteur François qui lui ouvrit la porte.

Le père Lormier lui demanda si M. le curé était de retour.

François allait répondre, quand l’abbé Faguy, qui avait reconnu la voix du visiteur, dit : « Oui, M. Lormier, entrez ! »

Le père Lormier entra, et en voyant le prêtre couché sur le canapé, la figure triste et pâle, il lui demanda d’une voix tremblante :

« Et mon fils ? »

— Il est ici, répondit le curé ; venez vous asseoir près de moi.

— Mais, M. le curé, dites-moi tout : il est arrivé malheur à mon fils, n’est-ce pas ?

— Oui, mon ami, mais il est mieux maintenant.

— Où est-il ? je veux le voir !

— Il est dans ma chambre, et le médecin est justement à panser ses blessures.

— Ses blessures, dites-vous ? Grand Dieu ! que lui est-il donc arrivé ?

— Nous étions depuis environ une heure dans le bois Panet. Votre fils s’était éloigné pour