Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/13

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ne furent pas peu surpris de voir arriver à l’église notre géant, toujours suivi de son compagnon.

Ayant attaché le chien au tronc d’un arbre, il entra dans le temple, se prosterna pieusement devant l’autel de la Vierge-Immaculée, et y demeura à genoux tout le temps que dura le saint sacrifice de la messe. Son humble attitude et son recueillement firent l’édification de tous.

Et chaque dimanche, dans la suite, beau temps mauvais temps, les paroissiens le virent entendre la première messe avec la même dévotion. Sa place de prédilection, dans l’église, était l’autel de Marie. C’est vers cette bonne mère qu’il levait ses regards suppliants, et c’est par elle que ses soupirs et ses prières ardentes montaient, comme un pur encens, jusqu’au trône de Dieu !

Aussi bien, sa conduite irréprochable et exemplaire lui mérita bientôt l’estime et la considération de la brave population de Saint-Sauveur.

Le géant aimait la solitude. Il ne visitait personne, et ne sortait que pour vendre du poisson et du gibier.

La pêche et la chasse étaient ses seuls moyens de subsistance, et ils paraissaient suffire à ses goûts fort modestes.