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pas les accepter, il m’a menacé de se fâcher contre moi. J’avais bien raison, n’est-ce pas ? de vous dire tantôt, que je ne méritais pas vos remerciements, puisque j’ai été récompensé au centuple pour des démarches que le devoir m’obligeait de faire.

— Vous êtes le plus généreux des hommes ! dit Jean-Charles.

— Certes, oui ! confirma le curé ; et le serviteur le plus dévoué et le plus honnête que je connaisse !

En voyant l’argent sur la table, François pensa tout à coup au clerc notaire, et un frisson agita tout son être. Alors il prit les billets et les remit au curé en disant : « Cet argent, il est vrai, appartient à M. Lormier, mais comme sa maladie le rend incapable d’en disposer lui-même, pour le moment, je vous prierais, M. le curé, de bien vouloir placer les quatre cents dollars à la banque au nom de notre malade. »

— Bien volontiers, dit l’abbé Faguy, en serrant les billets dans son portefeuille.

Et le vieux serviteur respira librement…

— Il est cinq heures, maintenant, dit François, en s’adressant au curé : allez donc vous reposer pendant que je resterai auprès de M. Lormier.

— J’accepte votre offre non pas pour me reposer, car je ne suis pas fatigué, mais d’abord