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à sept heures, et de déjeuner à sept heures et demie. Mais, ce matin-là, à huit heures, Mme de Courcy constatant que le jeune homme n’était pas encore descendu, alla frapper à la porte de sa chambre. Ne recevant de lui, pour toute réponse, que des ronflements capables de réveiller les sourds, elle se retira discrètement, et recommanda à la servante de ne faire aucun bruit, afin de ne pas déranger ce cher enfant, qui méritait bien de prendre un petit congé…

Victor dormit jusqu’à onze heures.

Alors, il voulut se lever, mais le mouvement qu’il fit, eut l’effet de raviver toutes les douleurs de la veille, et il retomba sur son lit en poussant un gémissement !

En entendant ce bruit plaintif, Mme de Courcy accourut, ouvrit la porte et recula de surprise en voyant la figure pâle et souffrante du jeune homme.

— Mon Dieu ! qu’avez-vous ? s’écria-t-elle.

— Je suis un peu souffrant, madame, mais ce ne sera rien…

Je cours chercher un médecin !

— Merci ! madame. Donnez-moi un crayon et une feuille de papier, s’il vous plait ; je vais écrire à un médecin de mes amis.

Le jeune homme traça quelques lignes qu’il mit sous enveloppe, à l’adresse d’un jeune médecin qui recrutait sa clientèle parmi les