forment un capital de dix-neuf-cents dollars que j’ai déposés à votre crédit à la caisse d’économie de N… Voici votre livret de banque.
— Mais, fit observer le vieux François, dix-neuf-cents dollars ne forment pas une somme ronde, et je vous demande la permission de compléter les deux mille dollars en y ajoutant l’argent que M. Normandeau m’a donné, et dont je n’ai pas besoin à mon âge…
— Amen ! dit le curé.
— Ha bien ! je proteste de toutes mes forces ! s’écria Jean-Charles. Non, mille fois non ! mon bon M. Latour ! Je ne peux pas et je ne dois pas accepter un pareil sacrifice de votre part…
— Pourquoi donc, M. Lormier ? Je ne suis qu’un serviteur, c’est vrai, mais je n’ai pas besoin de cet argent, moi ! J’ai, ici, le gîte, le vêtement, la nourriture et mes gages par dessus le marché. Puis je suis à la veille de mourir, et je n’ai pas d’héritiers naturels. Pourquoi refuseriez-vous à un vieillard, qui a déjà un pied dans la tombe, la satisfaction et l’honneur de contribuer à une bonne œuvre ?…
— Acceptez ! acceptez ! insista le curé. Je suis sûr que cette contribution portera bonheur et au donateur et au donataire !
Jean-Charles voulut parler, mais l’émotion