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et je réclame une part de votre bienveillante indulgence.

« Laissez-moi vous dire, en toute franchise, ce que je suis venu faire à ces fêtes qui ont obtenu un si beau succès.

« Quand le chef parle, le soldat doit obéir. Or, mon uniforme vous dit que je suis soldat, et mon accent que je suis Anglais ; eh bien, c’est pour obéir aux ordres de mon chef que je suis venu au milieu de vous.

« Le bruit des préparatifs de vos fêtes est parvenu aux oreilles de son excellence le gouverneur général. Or, comme sir George Prévost sait que les Canadiens-français ont été traités injustement, et même tyrannisés, par plusieurs des gouverneurs qui l’ont précédé, et que son plus grand désir est de réparer les injustices qui ont été commises, il m’a chargé de m’enquérir du caractère des démonstrations que vous organisiez et de lui en faire un rapport. Car sachant que les Américains, depuis le commencement de la guerre, cherchent sans cesse à soulever les Canadiens-français contre les Anglais, son excellence a pu penser que l’idée de vos fêtes avait été inspirée par nos ennemis comme une manifestation anti-anglaise.

« Eh bien, mesdames et messieurs, j’ai été le témoin oculaire et auriculaire de votre fête d’hier et de celle d’aujourd’hui, et j’en suis telle-