le résultat de l’entrevue qu’il venait d’avoir avec Corinne.
— Eh bien ? demanda M. de LaRue au notaire, en voyant celui-ci revenir, la mine un peu renfrognée.
J’ai obtenu un demi-succès, M. le candidat.
— Ma fille consent-elle à vous épouser, M. le notaire ?
Pas tout à fait… D’ailleurs, je n’espérais pas non plus triompher à la première attaque. Mais je crois que mes dernières paroles ont produit beaucoup d’effet sur l’esprit de mademoiselle de La Rue, car elle n’y a pas répliqué du tout. Je suis persuadé que la réflexion et vos bons conseils lui ouvriront complètement les yeux et lui feront regretter ses erreurs… Mais le moyen le plus sûr pour atteindre notre but, c’est, d’abord, de refuser à mon frère votre consentement, et, ensuite, s’il regimbe, de lui dire carrément qu’il vous insulte en osant, — simple habitant qu’il est, — aspirer à la main d’une personne aussi aristocratique et aussi distinguée que votre fille… Cette rebuffade va l’assommer net !
— Je serai clair et impitoyable, M. le notaire !
— De mon côté, M. le candidat, je vais tâcher de convaincre mon frère qu’il doit renoncer au fol et audacieux amour qu’il a laissé germer et grandir dans son cœur…