— Demain comme aujourd’hui, vociféra Victor, je penserai à Corinne de LaRue, ma future épouse ; et je te conseille, espèce d’éléphant, de penser à Josephte Bouliane : c’est une grosse habitante comme ça qu’il te faut pour épouse…
Jean-Charles leva les épaules de pitié et se remit à l’ouvrage en soupirant : « Pauvre frère ! le voilà encore sous l’influence de la boisson… »
Victor était joliment gris, en effet, car il chancelait en s’éloignant.
Le soir, après souper, Jean-Charles sortit et se dirigea vers la demeure de M. de LaRue.
La concierge entrebâillant seulement la porte, lui dit que Melle de LaRue était malade.
— Alors, je veux voir madame de LaRue.
— Elle est malade aussi ! répondit la concierge, en fermant rudement la porte…
Surpris et indigné de la conduite grossière et inexplicable de la concierge, Jean-Charles alla frapper à la porte du cabinet de M. de LaRue. C’est le préfet lui même qui vint ouvrir.
— Que me voulez-vous ? demanda-t-il à Jean-Charles, sans lui offrir à entrer.
Notre héros, de plus en plus étonné, garda cependant son calme ordinaire et dit sur un ton respectueux : « Je sollicite l’honneur d’avoir avec vous un moment d’entretien. »