terrain tous les jours, mais par votre faute, et votre très grande faute ! car jusqu’à présent vous n’avez presque pas dépensé d’argent.
— Mais, fit observer M. de LaRue, mon adversaire n’a pas dépensé d’argent, lui non plus, et il est incapable d’en dépenser, puisqu’il est pauvre comme un moine !
— Oui, c’est vrai, mais il possède cette puissance de la parole qui fascine le peuple…
— Vous le fascinez bien, le peuple, vous aussi, M. le notaire, par vos discours !
— Peut-être… mais ce n’est pas moi qui suis le candidat !
— Alors, que faut-il que je fasse. M. le notaire ?
— Pour gagner une élection, sans le secours d’une forte éloquence personnelle, comme dans votre cas, par exemple, un candidat doit dépenser de l’argent, encore de l’argent et beaucoup d’argent ! L’argent, voyez-vous, c’est le nerf de la guerre… En d’autres termes, pour tout dire, si vous mettez peu d’argent dans la lutte, vous serez battu ; et si vous en mettez beaucoup, vous battrez votre adversaire ! Choisissez entre la défaite, c’est-à-dire l’humiliation ; et la victoire, c’est-à-dire la gloire et la renommée…
— Je veux écraser mon adversaire ! s’écria le belliqueux rentier, avide de gloire et de renommée ! M. le notaire, ajouta-t-il, je vous choisis