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Ces résolutions regardent comme très licite et très honorable le commerce désigné sous le nom de contrebande, et comme infâme quiconque se porterait dénonciateur contre les contrebandiers…

En d’autres termes, elles érigent le vol en principe et déclarent dignes de mépris les citoyens qui voudraient dénoncer les voleurs !…

Jolie morale, n’est-ce pas ?

Tenez, docteur ! nul ne désire plus que moi voir notre peuple libre, heureux et prospère ; mais je crois que nous travaillons à reculer cette ère de liberté, de bonheur et de prospérité après laquelle nous soupirons si ardemment !

— Que convient-il donc de faire, M. Lormier, suivant vous ?

— Recommencer sur d’autres bases le travail qui a été fait. Organiser des assemblées publiques et y faire adopter des résolutions à la fois courtoises et fermes ; car en employant les menaces et la violence, nous perdons notre droit et notre force. En un mot, je suis prêt à vous suivre partout, si vous voulez combattre avec des armes légales et constitutionnelles ! Permettez-moi de vous citer, à mon tour, quelques extraits du mandement que Mgr Lartigue, évêque-coadjateur de Mgr Signaï, à Montréal, a adressé à ses diocésains, le 24 octobre courant, et dans lequel il prêchait l’obéissance au pouvoir établi :