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de nature à faire un tort immense à notre belle cause, et, de plus, à nous couvrir de ridicule aux yeux de tous les hommes sérieux.

— Mais, M. Lormier, il me semble que vous les jugez avec trop de sévérité !

— Non ! mon cher docteur. Examinons-en quelques-unes ensemble.

Elles nous blâment d’avoir été soumis à l’autorité établie en 1775 et en 1812, et, par conséquent, nous reprochent d’avoir repoussé l’invasion américaine ; c’est-à-dire qu’elles déchirent deux pages de notre histoire où l’héroïsme et la loyauté de notre race brillent d’un pur éclat.

Elles menacent l’Angleterre de demander aujourd’hui contre elle la protection des Américains !… Vous savez bien que cette menace est puérile, puisque les États-Unis et l’Angleterre ont fait la paix depuis longtemps, et qu’ils sont liés maintenant par des intérêts commerciaux, et ne peuvent rompre leurs liens sans se causer mutuellement des torts désastreux.

Vous savez, de plus, que les États-Unis traversent actuellement une crise commerciale terrible qui requiert leur attention, leur énergie et leur travail. Il est donc impossible pour les Américains de s’occuper de nous dans ce moment-ci.