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L’ORPHELIN O’NEIL

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Vers la fin de la quatrième année de son exil, Jean-Charles, en revenant un soir à la maison, après sa journée de travail, aperçut le corps d’un petit garçon qui gisait inanimé sur le bord d’un ruisseau. L’enfant portait à la tête une blessure d’où le sang coulait encore faiblement. Notre héros trempa son mouchoir dans l’eau glacée et, à plusieurs reprises, l’appliqua sur la figure du petit blessé, qui revint promptement à la vie.

En recouvrant ses sens, le bambin tressaillit de frayeur en sentant sur son visage le contact des larges mains du géant. Mais celui-ci lui adressa les paroles les plus tendres et réussit à le rassurer tout à fait.

L’enfant paraissait avoir une dizaine d’années. Ses grands yeux bleus exprimaient à la fois l’intelligence et la bonté.

— Veux-tu venir te reposer chez-moi ; j’irai te reconduire chez tes parents, après le souper ?

L’enfant, pour toute réponse, se contenta de sourire.

Jean-Charles prit ce sourire pour un consen-