Il serait puéril de dire que nous vous avons cherché longtemps et regretté toujours.
Vous le devinez, surtout depuis que vous connaissez le résultat de l’accident qui a causé le malheur de votre vie.
Pardonnez-nous si nous osons faire allusion au drame douloureux, mais historique, dans lequel vous avez tenu le second rôle ; car nous croyons que c’est Dieu qui en a été le principal acteur, et que c’est sa main qui a dirigé l’arme que vous portiez…
De ce sacrifice dépendait le salut d’une âme qui vous était chère.
Mais il fallait, de plus, satisfaire à la justice divine… et Dieu, qui n’éprouve que les nobles âmes, vous a présenté le calice d’amertume. Vous l’avez accepté, volontairement, et en avez bu jusqu’à la lie…
L’héroïsme que vous aviez déployé sur le champ de bataille, à Châteauguay, vous avait déjà valu notre admiration ; mais le martyre que vous avez enduré depuis vingt-sept ans, vous a mérité notre vénération.
C’est, en effet, ce tribut que vous offre en ce moment la population de Sainte-R…, en vous souhaitant la plus cordiale bienvenue !
Cette vénération, elle est dans les milliers de voix qui vous acclament, dans les arcs de triomphe, dans les inscriptions, dans les dra-