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maintes circonstances, et tous l’aimaient et le respectaient.

D’après les ordres de sir George Prévost, les soldats devaient encore rester sous les armes, en prévision de nouvelles attaques. Mais Jean-Charles, vu les blessures qu’il avait reçues, était contraint de retourner dans sa famille.

Il avait hâte sans doute de revoir ses parents, son vénéré pasteur, le clocher de son village ; mais il lui répugnait, d’abandonner son poste avant que la guerre fût complètement terminée.

Il était allé, les larmes aux yeux, supplier le lieutenant-colonel de Salaberry de bien vouloir le garder dans ses rangs.

Le lieutenant-colonel, tout ému, lui avait répondu :

« Impossible, mon brave ! le médecin s’y oppose formellement, et mon autorité doit s’effacer ici devant, la sienne ! »

Habitué à respecter l’autorité, Jean-Charles reprit, sans murmurer, le chemin de sa paroisse.

La nouvelle de la glorieuse bataille de Châteauguay s’était répandue comme une traînée de poudre dans toutes les parties du Canada. Les noms des héros de cette bataille : de Salaberry, Jean-Charles Lormier, Juche-