Page:Caouette - Une intrigante sous le règne de Frontenac, 1921.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
UNE INTRIGANTE

son fidèle et dévoué serviteur. Celui-ci en fut plus attristé que vexé. Il croyait d’ailleurs que sa maîtresse était victime d’une lourde méprise ou d’une odieuse persécution. Aussi, dans l’espérance de pouvoir lui rendre quelques bons offices — si humbles fussent-ils — il résolut promptement de la suivre en France.

En quittant la demeure de sa maîtresse, après avoir eu la précaution de se couper les cheveux et la barbe — ce qui le rendait méconnaissable, car il portait une longue barbe — il courut à la basse-ville et prit place sur le Neptune, quelques minutes avant l’arrivée de madame DeBoismorel.

Nul ne le connaissait à bord, du moins il le croyait.

Cependant, par prudence, il sortait rarement de sa cabine, prétextant avoir le mal de mer.

Il dormait peu, et les cris de madame DeBoismorel parvenaient jusqu’à lui.

Jugeant sa maîtresse bien malade, et redoutant pour elle les dangers d’une