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Page:Caouette - Une intrigante sous le règne de Frontenac, 1921.djvu/44

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SOUS LE RÈGNE DE FRONTENAC

longue traversée, il décida de l’arracher par la fuite à sa captivité. Il n’attendait qu’une occasion favorable pour mettre son projet à exécution, car il ne voulait courir aucun risque.

Or, un soir que la mer était calme et le ciel étoilé, il observa que l’officier à la vigie était un vieux marin à l’œil encore assez vif, mais à l’oreille très dure. Il avait peu à craindre de celui-là. Mais il n’était pas aussi rassuré sur le compte du timonier, jeune et solide gaillard.

Vers les neuf heures, François sort de son gîte et se met à faire les cents pas sur le pont, de tribord à bâbord.

— Vous n’avez pas sommeil, monsieur ? lui demande le timonier.

— Non, je ne puis dormir, malgré les quelques verres de cognac que j’ai pris.

— Ah ! vous avez du cognac ? reprend le matelot, l’œil pétillant de convoitise.

— Oui, j’en ai une caisse ; c’est un bon remède, dit-on, contre le mal de