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SOUS LE RÈGNE DE FRONTENAC

animée par une musique très entraînante, et la « déesse » qu’on attendait n’avait pas encore paru dans cette salle où tant de fois sa beauté et son élégance avaient jeté un vif éclat.

Cette absence commençait à provoquer de nombreux commentaires chez les dames comme chez les messieurs.

Le lieutenant DeBeauregard, qui se tenait dans l’ombre, fut bientôt entouré par un groupe d’amis qui lui demandèrent si madame DeBoismorel était malade.

— Je l’ignore, répondit-il.

— Mais pourtant, fit sur un ton ironique le capitaine Bonin, vous pourriez nous renseigner à son sujet ; car ne deviez-vous pas accompagner cette grande dame ici ce soir ?

— Allez donc vous promener, vil mouchard ! lui dit DeBeauregard, le toisant de la tête aux pieds.

Bonin, apparemment satisfait de sa sottise, s’éloigna en ricanant bêtement.