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SOUS LE RÈGNE DE FRONTENAC

« Le nom glorieux qu’elle portait ne l’a pas retenue au moment de franchir le gouffre qui sépare l’honneur du déshonneur. Plus que cela, il a été établi que c’est cette femme qui a entraîné son trop faible frère dans la voie d’un crime qui ne devait profiter qu’à elle seule. Aubry a hésité longtemps, paraît-il, à suivre sa sœur, à devenir son complice, mais il a finalement succombé !

« Les accusés furent très bien défendus par leur avocat, mais celui-ci ne put convaincre le tribunal de leur innocence, car plusieurs documents, surtout ceux qui furent trouvés au domicile d’Aubry, constituèrent une preuve formidable contre eux.

« Le juge, dans ses remarques, se montra très sévère pour la veuve DeBoismorel, et, quoiqu’il semblât avoir des sympathies pour le jeune lieutenant qui jouissait dans la marine d’une excellente réputation, il déclara vouloir faire un exemple, et condamna les deux accusés