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UNE INTRIGANTE

demander à mon frère de me prêter son concours pour atteindre la fin que je me proposais. Mon frère me conseilla de renoncer à ce projet qui lui paraissait aussi insensé que déloyal. Mais, au lieu de suivre les conseils que la raison, la foi, le patriotisme et même la prudence lui avaient inspiré de me donner, je me moquai de ce que j’appelais de sots scrupules, et je m’élançai dans une voie où les obstacles me semblaient faciles à renverser.

Mais je m’aperçus bientôt que, seule, je ne pourrais jamais arriver à mon but, et je priai et suppliai mon frère de m’aider. Il me refusa encore son aide. Alors, dans un moment de colère et d’aberration, je lui écrivis pour le traiter de lâche, de frère sans cœur, et que sais-je ?

Blessé sans doute dans son honneur, il ne daigna pas répondre à ma lettre.

J’aurais dû comprendre mes torts et