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UNE INTRIGANTE

Le poids de l’exil pesait sur eux comme un manteau de plomb.

Paul Aubry, qui aimait de tout son cœur la marine et la France, souffrait un véritable martyre en se voyant, dans la force de l’âge, voué à l’inaction. Mais il lui répugnait d’aborder ce sujet douloureux devant sa sœur qui, elle, se reprochait amèrement d’avoir brisé la carrière de son frère.

Il préférait confier ses chagrins au bon Père Schultz ou, mieux encore, les supporter en silence.

Sans être un favori des Muses, Paul Aubry aimait parfois à exprimer en vers ses tristes pensées. Mais c’est à l’insu de sa sœur qu’il cultivait la poésie.

Un jour, en ouvrant un volume qu’elle voulait lire, madame DeBoismorel y trouva un feuillet sur lequel son frère avait écrit trois strophes sous ce titre : France !

Comme elle était une excellente musi-