Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/119

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Une réconciliation générale eut lieu. Voyant que la paix était faite, Farjolle dit à Verugna :

— J’ai à vous parler d’une affaire sérieuse.

— Une affaire sérieuse ? Eh ! là, vous deux, les amoureux, laissez-moi et allez m’attendre au restaurant. Je vous paye à dîner.

— Maintenant, mon cher, lui dit Farjolle, un mot. J’ai « levé » une affaire superbe. Nous sommes deux, Velard et moi.

— Et c’est ?

— Connaissez-vous Griffith, le grand barnum anglais ?

— Très bien. Riche à millions. Il fait quelque chose de nouveau ?

— Et à Paris. Cet homme s’est aperçu qu’en été, à Paris, les Parisiens n’ont aucune distraction, quelques maigres concerts, toujours la même balançoire. Et il veut installer, cet été, un établissement énorme, tenant du théâtre, de l’hippodrome, du cirque, de la kermesse, où il y aurait de tout : des artistes, des clowns, des chevaux, des femmes. C’est une affaire de plusieurs millions, avec des bénéfices fabuleux, si elle réussit. Nous avons levé ça, Velard et moi, et je pars demain matin pour Londres voir Griffith, le décider tout à fait, et organiser sa publicité. Pouvez-vous me donner une lettre de recommandation pour lui et m’autoriser à traiter au nom de votre journal ?

— Mais, parfaitement, et ne te gêne pas avec Griffith ; des millions, je te dis, et jetant l’argent par les fenêtres.

— Je crois que c’est une affaire faite.

— Moi aussi. Télégraphie-moi de Londres dès que tu auras vu Griffith.