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Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/133

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Afrique contre les nègres, des luttes corps à corps avec des lions, des tigres et des serpents. L’enthousiasme fut à son comble lorsqu’on apprit qu’il venait de donner dix mille francs dans une fête de charité, à une artiste célèbre, en échange d’une simple gravure représentant l’Alsace et la Lorraine, embrassées.

Dès lors, on s’arracha Griffith. Des journalistes en arrivèrent à chanter sa gloire sincèrement, et sans y être excités par aucun intérêt, pris eux-mêmes à ce mirage de la réclame, ainsi que les méridionaux finissent par être dupes de leurs imaginations mensongères.

Le barnum se lia bientôt intimement avec les quelques douzaines de personnes qui, à Paris, transportent les renommées de cafés en cafés. Il y eut en son honneur, chez Moussac, un grand dîner où on lui présenta des actrices qui désiraient faire sa connaissance.

Farjolle l’accompagnait partout, s’occupant plus de l’affaire que Velard, absorbé par son amour. De l’avis général, sur le boulevard et dans les cercles, Farjolle avait montré, en cette circonstance, des talents supérieurs, un sens remarquable de la publicité. Certes, il jouait de bonheur aussi ; mais enfin ces bonheurs-là n’arrivent qu’aux gens organisés pour les recevoir. Quand on pensait que Farjolle, il y a quelques mois seulement, roulait dans les tripots à la recherche de cent sous, il fallait bien convenir que ce n’était pas le premier venu.

À son cercle, où tout le monde l’avait vu si décavé, si lamentable, sa fortune nouvelle excitait une immense admiration ; et on lui fit délicatement comprendre qu’il ne tenait qu’à lui d’être bientôt membre du comité. Brasier lui montrait, en public, une sympathie em-