Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/132

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est un ami particulier du prince de Galles — l’attendaient à la gare.

« M. Griffith a répondu par quelques mots émus, prononcés en français, aux souhaits de bienvenue que lui ont adressés nos compatriotes.

« Il s’est rendu immédiatement après à Auteuil, visiter les constructions du Cirque anglo-français, qui sont poussées avec la plus grande activité. Cent ouvriers y travaillent toute la nuit à la lumière électrique. »

Griffith, en effet, arriva, et Farjolle et Velard l’attendaient à la gare. Ils le conduisirent à l’Informé, où Verugna lui offrit un punch. Le barnum était un homme de cinquante ans, trapu, rouge, avec un gros ventre. Il parlait d’une voix bruyante et joviale, agitant ses bras. Mais, au milieu de l’exubérance de ses gestes, les yeux gris et presque immobiles observaient froidement.

De tous les journaux parisiens, l’Informé était le mieux renseigné sur le Cirque anglo-français. Il publiait la biographie de Griffith et les mots d’esprit qu’il avait faits pendant sa carrière ; il envoyait des reporters l’interviewer, racontait des visites à Auteuil, tenait le public au courant de l’état des travaux.

En peu de temps, Griffith fut un homme en vue, un de ces étrangers que les Parisiens préfèrent à leurs propres illustrations, et dont ils considèrent la présence comme un hommage à leur génie. Les journaux illustrés publièrent son portrait, et de belles photographies de lui, étalées aux boutiques des boulevards, provoquèrent des rassemblements. On cita des actions héroïques qu’il avait accomplies, pendant son voyage autour du monde, traînant après lui sa troupe de clowns, d’animaux et de sauvages ; des combats en