Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/146

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et anglais. De l’entrée du cirque, un parc de marronniers, « de marronniers centenaires, » disaient les réclames, s’étendait. Après avoir traversé le parc on arrivait à un cirque en plein air qui contenait quatre mille spectateurs. Les spectateurs étaient abrités, la piste seule restant découverte.

Cette disposition constituait la principale originalité de l’établissement de Griffith. Au milieu du parc illuminé, une estrade était dressée pour l’orchestre et l’on dansait tout autour. Du cirque au jardin le va-et-vient était bruyant et pittoresque. L’administration recevait les dames non accompagnées.

Il y eut, le soir de l’ouverture, une bousculade immense et joyeuse. Le parc, le cirque et les dames non accompagnées obtinrent un succès considérable. On remarquait beaucoup de gens en habit noir.

À dix heures, on ne pouvait plus circuler ; des cris, des chansons et des éclats de rire retentissaient sous les arbres ; la bousculade devint insupportable. Alors, le bruit se répandit que l’on s’amusait énormément, et l’éloge de Griffith courut sur toutes les lèvres.

Malgré l’excitation générale, Paul Velard ne semblait pas joyeux. D’ailleurs, depuis qu’il était l’amant d’Emma, il menait une existence monotone et retirée ; ses camarades ne le voyaient plus. Au cercle, où d’habitude il déjeunait chaque matin, il n’apparaissait maintenant qu’à de rares intervalles. Brasier affirma qu’il allait épouser une dame âgée et très riche qu’il avait conquise par son air juvénile et ses façons cavalières. Il ne la nomma pas, par discrétion, mais laissa entendre qu’elle ne devait sa fortune qu’à son mérite personnel, ayant fait la noce pendant de longues années. Les