Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/159

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« parce que, dit-il, les costumes de ville ne sont pas commodes pour ramer ». Le jardinier leur fit faire une petite promenade dans l’autre. Emma se mouilla en embarquant, ce qui lui causa une véritable joie.

Ils rentrèrent à Paris avec l’idée de s’installer le plus tôt possible, tant la maison leur plaisait.

— Nous recevrons peu de monde, dit Farjolle. J’inviterai Velard à passer quelques jours ; j’espère que Verugna et Moussac viendront nous voir aussi, de temps en temps.

Des drames s’étaient produits dans les ménages Moussac et Verugna, vers l’époque du Grand-Prix, et il n’était question que de cela sur les boulevards. Joséphine devenait insupportable et n’avait plus aucune tenue. Elle en arriva à tromper Verugna avec un de ses rédacteurs qui fut obligé de quitter le journal après le scandale qui s’ensuivit, et un soir, dans un café de Montmartre, où elle allait parfois malgré la défense expresse de son amant, elle se mêla à une bataille de femmes. Elle reçut des gifles, en donna, et les agents intervinrent. Joséphine criait, dans le café :

— Je suis la femme du directeur de l’Informé !

Les agents la conduisirent au poste, ainsi que deux autres femmes qui ne cessaient de s’injurier et de se menacer. Le secrétaire du commissaire de police, jeune homme indulgent et au courant des mœurs du quartier, leur adressa des remontrances ; mais Joséphine le prit de très haut avec lui :

— Si vous ne me relâchez pas tout de suite, vous aurez affaire à mon amant.

— Et qui est votre amant, Madame ? demanda ironiquement le secrétaire.