Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/164

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— Elle est charmante, Joséphine. Ma femme va être contente !

— Où est-elle donc, Mme Farjolle ? demanda Noëlle.

— Elle est sur le bord de l’eau ; elle pêche à la ligne avec Velard.

— Comment, dit Verugna, Velard est ici ?

— Depuis huit jours. Nous sommes revenus ensemble à mon dernier voyage à Paris et il n’a pas bougé.

Ils entrèrent dans la maison, et Farjolle leur donna des chapeaux de paille dont il avait acheté une quantité. Lui, était vêtu tout à fait en campagnard, d’une blouse bleue et de gros souliers

— J’étais en train d’arroser les radis, dit-il.

Il les emmena au jardin où Joséphine se hâta de cueillir des cerises, en cassant des branches. Au bruit des voix, Emma accourut avec Velard. Ils avaient, chacun, une ligne à la main. Emma reçut de grands compliments pour sa bonne mine. Elle portait une matinée blanche, serrée à la taille par une ceinture.

Velard pensa :

— En voilà des raseurs, nous étions si bien ici.

Brasier s’approcha de lui et de l’air narquois qu’il avait toujours :

— Comment va la pêche, jeune homme ?

— J’ai trois gardons… Et vous, Brasier, êtes-vous pêcheur à la ligne ?

— Dans votre genre, mon cher.

On déjeuna sous la tonnelle. Farjolle, heureux de posséder à sa table des personnages d’une pareille importance, se prodiguait. Velard parla peu, observant