— Oui, Farjolle est un bon garçon, dit Verugna. Viens-tu, Brasier ?
— Certes.
— Nous partirons demain matin, si vous voulez Moussac, vous vous chargez de le prévenir ?
— Oh ! pourquoi le prévenir ? reprit Joséphine. Il n’y aura peut-être pas de quoi déjeuner, ce sera bien plus gentil.
Brasier blâma cette opinion.
— Joséphine est toujours la même. S’il n’y a pas de quoi déjeuner, nous serons tous bien attrapés.
— Il y a un moyen beaucoup plus simple. Ne prévenons pas, mais apportons des provisions.
Joséphine battit des mains.
— Oui, apportons des provisions. Je m’en charge… Nous ne mourrons pas de faim, je vous le promets…
Elle et Moussac arrivèrent, en effet, à la gare dans une voiture chargée de paquets. La charcuterie dominait. Brasier remarqua une langouste dont une patte dépassait, et s’écria :
— D’où vient cette manie d’emporter toujours des langoustes ou des homards à la campagne ?
Personne ne trouva de ce fait une explication suffisante Les hommes se partagèrent les paquets, et tous les cinq montèrent dans un wagon. Durant le trajet, Joséphine fut bruyante.
À Mantes, ils louèrent une voiture et se firent conduire à la Maison-Verte. Farjolle, à leur vue, manifesta une joie sans bornes.
— Ah ! quelle bonne surprise ! Ah ! mes amis, que vous me faites plaisir ! Qui a eu cette idée-là ?
— C’est Joséphine !