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Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/207

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Ils restaient ainsi tous les deux longtemps à table dans des restaurants renommés. Le petit, triste, regardait son ami manger joyeusement en racontant des histoires grivoises. Il lui confia que son amour pour Emma persistait et lui demanda des conseils. Le commissaire de police lui conseilla de l’oublier. Velard lui répondit qu’il ne pouvait pas. Il lui conseilla aussi de boire, mais son estomac s’y opposa.

Velard, une fois que son chagrin était trop vif, se grisa en compagnie du commissaire. Il avait l’ivresse mélancolique et pleurnicheuse. À minuit, il fut malade, et Brissot, paternel, le reconduisit dans son domicile. Il l’aida à se déshabiller. Velard, lui montrant le lit, lui dit avec des larmes dans la voix :

— C’est là que tu nous as surpris en flagrant délit.

Brissot, heureux, riait à se tordre. Malgré ces distractions, le petit souffrait véritablement de son amour. Il ne gardait pas rancune à Farjolle et cherchait même des moyens de se réconcilier avec lui. Il faillit lui faire