Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/213

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comprends bien que je ne m’exposerai pas à être exécuté sur la place. Je ne suis pas assez bête, dans ma position. J’attendrai une affaire sûre.

Emma, un peu inquiète, lui recommanda la prudence.

— Sois tranquille. D’ailleurs, en admettant que je perde le peu que nous possédons, il nous restera toujours mon journal. Avec la Bourse indépendante et mes clients nous avons la vie assurée largement. Là, je ne risque pas un sou : que mes clients perdent ou qu’ils gagnent, je touche toujours ma commission.

— Mon avis, conclut Emma, est qu’il serait plus sage de s’en tenir à ton journal et à tes clients, et de ne plus t’aventurer dans des spéculations qui me paraissent dangereuses.

Au premier de l’an, Emma reçut beaucoup de fleurs et de bonbons. Son mari lui fit cadeau d’une broche en diamants. Ils rendirent de nombreuses visites. Le soir, il y eut un grand dîner chez Moussac, comme tous les ans à cette époque. Letourneur n’y manquait jamais : on le plaça entre Joséphine et Emma. Il ne cessa de dire des galanteries à Mme Farjolle tout le temps du repas. Verugna et Noëlle assistèrent aussi à cette fête intime.

On joua, après dîner, et Farjolle perdit mille francs à l’écarté avec une désinvolture de financier. Néanmoins, en rentrant, il regretta cette somme, un peu énervé.