Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XII

Il n’était ni joueur, ni audacieux par tempérament et ne visait pas la grosse fortune. Emma avait raison : il fallait se contenter de vivre simplement sans chercher à s’enrichir tout de suite d’un coup de bourse. Les plus malins sombraient : on se laisse entraîner et la débâcle arrive. Dans une minute d’emballement, excité par sa veine, il avait spéculé, réussi d’abord, puis reperdu. C’était une bonne leçon : il allait s’arrêter là. Rien n’est plus stupide, quand on a conquis une situation régulière, quand on a du crédit, d’en être réduit à des expédients.

« Ce qui est maladroit, pensa-t-il, c’est de n’avoir pas gardé les trente mille francs, lorsque je les avais. On dit toujours ça après. Enfin, n’en parlons plus. Si jamais je gagnais encore trente mille francs, par exemple ! »