Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/219

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Toutefois Farjolle ne se dissimulait pas qu’il avait commis une gaffe, une gaffe légère, mais enfin une gaffe.

— Je devais m’arrêter il y a un mois. Les cinquante mille francs du commandant, je serai bien obligé de les rembourser un jour ou l’autre. Ce n’est pas une affaire, parbleu ! Allons, n’y pensons plus !

Ce qui eût été stupide maintenant, c’eût été de continuer, de s’embarquer dans de nouvelles spéculations, sous prétexte de se rattraper.

— Ça jamais ! se dit Farjolle. Ce qui est perdu est perdu. Je referai l’argent du commandant, petit à petit, sans en parler à Emma, que je ne veux pas inquiéter.

Une semaine s’écoula. Ils étaient mariés depuis un an. Le soir de l’anniversaire, Emma mit un bouquet de fleurs sur la table. À dîner, il y avait des truffes, mets pour lequel Farjolle montrait un goût prononcé, et une bouteille de champagne. Farjolle s’étonna de ce luxe, elle alla chercher un calendrier.

— Douze février, ça ne te dit rien ?

Il réfléchit.

— Douze février ! Ma foi non.

Elle lui mit le bras autour du cou et l’embrassa :

— C’est l’anniversaire de notre mariage, mon chéri.

Alors, Farjolle se souvint :

— C’est vrai ! Douze février. Où avais-je la tête ?… Je m’en souviens très bien à présent. Oui, ma chérie, je m’en souviens très bien… Il y a un an que nous sommes mariés…

— J’ai acheté des truffes, fit Emma, et une tarte. Nous mangerons ça, nous deux.

Elle fut prise d’un accès de tendresse, et s’asseyant sur ses genoux :