— Lève-toi, mon chéri, il y a quelqu’un qui te demande…
Farjolle s’étira, ouvrit les yeux, aperçut la bonne devant le lit, grogna : « Hein ! quoi ? »
— C’est, dit la bonne, un monsieur qui veut vous parler.
Il avait le réveil difficile, à cause de ses anciennes habitudes de noctambulisme, et il fit un mouvement de mauvaise humeur.
— Quelle heure est-il donc ?
— Huit heures moins le quart.
— On ne vient pas voir les gens à cette heure-là. Dites à ce monsieur de passer à mon bureau.
La bonne répondit :
— Ce monsieur a quelque chose de très important à vous communiquer. Il a ajouté : « Qu’il se dépêche de s’habiller. »
— Va donc voir ce que c’est, tu reviendras te coucher après, dit Emma.
Il mit à la hâte un pantalon, des pantoufles et un veston de flanelle.
— Il est dans le salon ?
— Oui.
Farjolle se trouva en présence d’un monsieur en paletot marron, qui avait son chapeau sur la tête. Il s’avança :
— Vous désirez ?
Le visiteur l’examina d’un coup d’œil rapide :
— Vous êtes monsieur Farjolle, René Farjolle ? dit-il.
— Oui.
Alors il tira un papier de sa poche.
— Voici un mandat d’amener contre vous. Je suis un agent de la Sûreté.