Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/238

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Farjolle, très étonné, crut d’abord à une erreur, mais l’agent continua :

— Veuillez me suivre au Dépôt. Vous pouvez prendre connaissance du mandat.

Farjolle ne broncha pas, regarda machinalement le papier, puis le paletot marron du monsieur et ses souliers, dont un était crotté.

— Vous êtes un agent de la Sûreté ? Je ne vois pas pourquoi on m’arrête….

— Vous vous expliquerez avec le juge d’instruction…

— Ce ne peut être que sur une plainte du commandant…

L’agent sourit.

— Le juge d’instruction vous interrogera bientôt, ainsi…

— Oui, Monsieur, c’est cette brute, évidemment, qui aura déposé une plainte… Quelle brute, oui, quelle brute, s’écria Farjolle, on ne l’est pas plus !…

— Je vous ferai observer… répliqua l’agent.

— En effet, je m’expliquerai avec le juge. Je comprends que ce n’est pas votre affaire. Je vous suis, Monsieur, le temps de m’habiller.

— Je vais vous attendre à la porte de votre chambre. Dépêchez-vous.

Farjolle entra dans la chambre, ouvrit les rideaux, puis s’assit sur le bord du lit, en murmurant :

— Nous sommes frais !

Emma, brusquement, se leva :

— Qu’y a-t-il ?

Il reprit, en frappant son genou avec sa main :

— C’est cette brute de commandant qui a déposé une plainte…