Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/239

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— Quelle plainte, quoi ? Voyons, dis.

— Ah ! c’est vrai, tu ne sais pas…

En quelque mots vagues, il la mit au courant : pertes à la Bourse, les fonds du commandant englobés… cet imbécile, furieux, s’adressant au parquet.

— Il faut que j’aille m’expliquer avec le juge d’instruction maintenant… On vient me chercher de sa part, ajouta-t-il en employant, pour ne pas trop inquiéter sa femme, une formule légèrement inexacte.

Emma avait sauté à bas du lit, devinant que quelque chose de grave se passait, mais ne comprenant pas très bien…

— Tu as perdu de l’argent à la Bourse ?

— Oh ! je l’avais gagné…

— Je ne t’en fais pas un reproche… Tu as perdu, c’est fini, n’est-ce pas ? Tu en seras quitte pour ne plus jouer.

— Attends un peu, ma chérie, que je dise un mot à ce monsieur.

Farjolle ouvrit la porte de la chambre :

— Je suis à vous dans un instant… Vous permettez que je m’habille.

— Faites.

Et il referma la porte :

— J’allais être à même de lui rendre cet argent dans huit jours, à cet idiot, à cette brute…

— Alors, tu as perdu aussi l’argent du commandant ?

— Oui.

— Il le réclame ?

— Oui.

— Tu ne peux pas le lui rendre ?

— Pas tout de suite.