Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/243

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s’approcha : l’agent lui fit un signe et une porte s’ouvrit.

— Entrez, dit le gardien à Farjolle.

Celui ci se retourna vers l’agent qui s’était déjà éloigné, puis pénétra dans la cellule.

— Est-ce que je peux avoir une tasse de bouillon ?

— Du bouillon ? dit le gardien, je ne sais pas. Voulez-vous du café au lait ?

— Oui.

— Je vais vous en apporter.

La porte se referma. Farjolle, alors, aperçut une couchette basse dans un coin, une table en bois et une chaise. D’abord il resta debout, immobile, les yeux fixés sur la lucarne d’où une vague clarté tombait ; puis, il avança de quelques pas et toussa légèrement.

Le gardien apporta bientôt du café au lait dans un verre et un morceau de pain.

— Un prisonnier fera votre ménage, si vous préférez ; ça vous coûtera six sous par jour.

Farjolle demanda :

— Je resterai donc longtemps ici ?

— Cela dépend du juge d’instruction : peut-être un jour seulement, peut-être deux ou trois jours.

— Et le juge d’instruction, quand le verrai-je ?

— Peut-être cette après-midi même, peut-être demain. Je ne sais pas. On vous servira votre déjeuner à midi.

— Bon.

Le gardien sortit. Farjolle, assis sur la chaise, commença de boire son café au lait, en trempant du pain. Quand il eut fini, il éprouva un certain bien-être, alluma une cigarette : « J’ai moins froid aux pieds, » se dit-il.