Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/249

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et plus récemment de Bachelard. Il constitue un abus de confiance et une escroquerie.

— Je le sais bien, approuva Farjolle d’un air indifférent et poli… J’ai été entraîné, je le regrette énormément.

M. Hardouin le regarda avec son œil froid et songea : « Il n’est pas malin. » Il eut un désappointement, lui posa encore quelques questions brèves ; Farjolle avait hâte que tout fût terminé pour qu’on le laissât tranquille. Maintenant le scandale était fait : rien ne pouvait plus l’atténuer. « Il n’y a qu’à attendre la fin patiemment sans trop se faire de la bile. »

— Oserai-je vous demander si l’instruction sera longue ?

M. Hardouin dit, d’un ton dédaigneux :

— Ce n’est pas probable.

Il ajouta :

— Vous serez transféré à Mazas, demain matin.

— Est-ce que ma femme pourra venir me voir ?

— Votre maîtresse ? fit M. Hardouin.

— Non, reprit Farjolle, ma femme légitime.

— Je lui donnerai l’autorisation d’aller vous voir à Mazas.

— Puis-je lui écrire ce soir ?

— Oui.

M. Hardouin le congédia. Farjolle s’inclina devant lui avec une courtoisie parfaite. Le garde de Paris le ramena au Dépôt. Il écrivit à Emma, dîna, puis se coucha. Il mit son pardessus sur le lit, afin d’avoir chaud, et ressentit un soulagement en s’étirant sous la couverture, quoique les draps fussent durs au toucher.

Il s’endormit rapidement, la tête un peu lourde, se