Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/259

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Elle lui montra l’enveloppe, Prison de Mazas, ajoutant :

— Farjolle m’a écrit qu’il serait à Mazas demain dans la journée et de lui répondre là. Il aura ma lettre en arrivant.

— Voulez-vous me permettre de vous accompagner jusqu’à la poste ? dit Velard. Nous causerons en route. Elle y consentit et prit son bras sans le regarder.

— J’ai des renseignements sur l’affaire de Farjolle, continua Velard. En déjeunant ce matin au cercle, j’ai eu la nouvelle de son arrestation et le commandant m’a tout expliqué. Il est furieux, mais si on lui rendait son argent, il retirerait sa plainte et Farjolle aurait de grandes chances de s’en tirer.

Heureuse d’avoir enfin des détails précis, Emma l’interrogea encore. Après avoir mis la lettre à la poste, Velard la raccompagna jusqu’à la rue Taitbout, en faisant un long détour.

— En admettant, ce qui est d’ailleurs impossible, que nous trouvions l’argent du commandant, est-ce que Farjolle sortirait de prison immédiatement ?

— Non, dit Velard, j’ai consulté un membre du cercle qui est avocat. Même si le commandant retirait sa plainte, Farjolle pourrait passer en police correctionnelle, parce que l’abus de confiance est avéré. Ça dépend du juge d’instruction. Par malheur, il est tombé sur Hardouin.

— Comment savez-vous cela ?

— Je vous dis, continua Velard avec des intonations tendres dans la voix, que je me suis occupé de vous toute l’après-midi ; je suis allé au Palais de Justice… Je n’ai cessé de penser à vous.