Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/272

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chy, par exemple, dans un restaurant qui était près de chez nous, l’année dernière.

Ils montèrent dans une voiture. Elle se laissa embrasser, comme autrefois. Ils dînèrent en cabinet particulier et Velard fut très convenable d’abord. Ils ne causèrent pas de leur liaison antérieure, se parlant au contraire comme d’anciens amants qui ne se sont jamais quittés. De temps en temps, Velard lui baisait la main.

Au dessert, il se pencha vers elle et voulut la saisir. Elle lui dit doucement, en l’éloignant :

— Je suis encore tout émotionnée, mon ami. J’irai chez vous dans deux ou trois jours.

— Vous me le promettez ?

— Je passerai l’après-midi avec vous lundi prochain, je vous le promets, quand j’aurai vu mon mari.

Elle rentra se coucher à neuf heures. La bonne lui tendit une lettre.

— C’est un garçon de bureau qui l’a apportée dès que Madame a été sortie.

Emma la décacheta et vit une carte de visite de Letourneur avec ces mots au-dessous du nom : « Prie madame Farjolle de vouloir bien passer à son bureau demain de deux à quatre pour affaire importante. »

« Ce ne doit pas être une mauvaise nouvelle, se dit Emma. Qu’est-ce qui nous arriverait encore aujourd’hui ? » Toute la nuit, elle pensa à Letourneur, se rappelant combien cet homme si puissant avait toujours été galant et aimable avec elle. Elle s’imagine que Farjolle lui avait peut-être emprunté de l’argent. « Ce n’est probablement pas une forte somme et Letourneur est bien au-dessus de ces choses-là. Il ne nous créera pas