Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/280

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côté, elle y mît du sien, pour le bonheur commun : « Mon pauvre chéri, je le verrai demain. »

En sortant de Mazas, elle se rendrait chez Letourneur, c’était convenu, et dans un mois ce serait fini complètement. Elle serait débarrassée de Velard, de Letourneur, et elle aurait une somme énorme : deux cent mille francs.

Deux cent mille francs ! la somme qu’ils avaient toujours ambitionnée pour se retirer à la campagne, loin des ennuis de Paris, Farjolle avait travaillé et n’avait pas réussi. Eh bien ! l’argent viendrait comme il pourrait… Elle se chargeait de tout avouer à son mari, plus tard, de façon à ce qu’il n’eût pas trop de chagrin. Oui, certainement, un jour, elle serait contrainte de tout avouer à Farjolle ; mais, entre eux, ce serait vite oublié.

Emma renferma les billets de banque dans l’enveloppe et les plaça dans un petit meuble. Sa tristesse avait un peu disparu et elle fit des projets d’avenir. Elle revit la ferme des Ardoises visitée l’été dernier, la maison de M. Lequesnel avec les vastes cheminées, les moutons rentrant à l’étable, les poules picorant dans la basse-cour. « Tiens, si j’écrivais à M. Lequesnel ? Je ne risque rien de lui demander si la ferme est toujours à vendre. »