Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/289

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d’un homme comme Letourneur me rassure sur l’avenir. Je peux rétablir nos affaires avec lui et gagner encore de l’argent. Qui est ce qui n’a pas un petit accroc dans sa vie ?

Emma, triste tout de même, répondit :

— Ne faisons pas de projets, mon chéri. Sors d’abord de prison et puis nous verrons.

— N’oublie pas d’aller remercier Letourneur de ma part.

Elle eut un vague sourire et regarda Farjolle avec tendresse :

— J’irai un de ces jours.

— Vas-y le plus tôt possible, c’est une connaissance précieuse.

Elle pensa que Letourneur l’attendait tout à l’heure et embrassa son mari passionnément.

En apercevant des cigares que lui avait apportés Emma, Farjolle devint presque gai. Il en prit un, regarda la marque qui était sa manière favorite, le fit craquer entre ses doigts.

— Il n’est pas trop sec ; tu as très bien choisi, tu es bien gentille.

Le surveillant s’approcha :

— Il faut rentrer.

La porte de la geôle s’ouvrit à plusieurs reprises. Des personnes voulaient voir des prisonniers. Farjolle dit au gardien :

— Je suis à vous.

Puis à Emma :

— Surtout, ne te fais plus de mauvais sang. Moi, je suis résigné et je crois que ça finira bien. À dimanche prochain.