d’avoir porté plainte contre Farjolle et que son argent lui paraissait irrémédiablement perdu. Brasier haussait les épaules.
— J’aurais mieux fait d’accepter les trente mille francs qu’il m’offrait, et de lui laisser du temps pour le reste. Décidément, je ne ferai jamais que des bêtises et je mourrai sur la paille.
Me Jacques Vernot lui apprit les changements qui survenaient dans sa situation, et le commandant crut sortir d’un horrible cauchemar.
— Si je vais me désister ! Ah ! oui, et le plus tôt possible. Voulez-vous mon opinion sur Farjolle ? C’est un excellent garçon et un très honnête homme… Ils sont là au cercle un tas qui le débinent et qui ne le valent pas… Vous avez l’argent, n’est-ce pas ?
— Je ne l’ai plus, je l’ai déposé au parquet…
— Allons, bon ! et quand le toucherai-je ? Je vous avoue que j’ai hâte…
L’avocat eu un sourire narquois :
— Quand vous le toucherez ? Je l’ignore. Si vous vous imaginez qu’on touche de l’argent comme ça… !
— Mais il est à moi cet argent ? Y aurait-il une difficulté quelconque ? continua le commandant, que ses transes reprenaient.
— Il y a toujours des difficultés avec la Justice, répondit Me Jacques Vernot, réjoui de prolonger les angoisses du commandant ; j’espère néanmoins que vous le toucherez un jour ou l’autre, bientôt peut-être.
— C’est scandaleux ! Pourquoi ne me le rend-on pas tout de suite ?
— Les experts n’ont pas seulement terminé leur rapport, et le juge d’instruction a autre chose à faire…